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La campagne sur le terrain

La drôle de campagne de l'ÉlyséeNational
A quatre jours du scrutin, la stratégie du président de la République pour mobiliser les Français est claire : attendre que ça passe et serrer les dents. Désolant au regard des enjeux.
TEL LE GÉNÉRAL GAMELIN persuadé que la ligne Maginot tiendra face aux blindés ennemis, alors que plusieurs rapports avaient prévenu qu'elle pourrait être contournée par les Ardennes, le général Hollande, lui, replié derrière les murs de l'Elysée, attend que l'offensive annoncée des populistes passe. C'est sa drôle de guerre à lui. Perdue d'avance. Triste. Et surtout pas à la hauteur des enjeux du scrutin de dimanche.
Le journal L'Opinion ne s'y trompe pas. "Europe : mais où est donc passé François Hollande ?", peut-on y lire ce mercredi à sa Une. "Alors que nous sommes dans la dernière ligne droite (...) Hollande n'a aucun rendez-vous inscrit qui ait trait, de près ou de loin, à l'Europe. Aucune visite n'est prévue, aucun signal ne semble devoir être envoyé", écrit encore Nicolas Beytout, le directeur du quotidien. Un silence présidentiel qui n'a pas non plus échappé ce matin à l'humoriste Nicolas Canteloup, qui, sur Europe1, a raillé l'apparition lundi du chef de l'Etat à un spectacle d'improvisation du comédien Jamel Debbouze (sic).
Alors que les instituts de sondages avancent une abstention record de plus de 60%, ce silence élyséen devient coupable. La seule ambition pour la France de l'ancien premier secrétaire du PS est-elle de ne froisser aucun courant de son ex parti et sauver ainsi son socle électoral ? A savoir un petit 16,48% comme en 2009 ? Quel vison pour l'Europe ! Comment, dès lors, s'étonner que le camp des abstentionnistes s'impose aujourd'hui comme le premier parti de France, si le premier d'entre nous répond aux abonnés absents pour ce rendez-vous crucial avec l'Europe ?
Pour répondre aux défis du XXIe siècle (mondialisation des échanges, pression démographique, menaces écologiques, terrorisme, etc.), l'Europe a besoin d'un projet clair. Et pas d'un simple "vote sanction" comme le préconise le patron de l'UMP, Jean-François Copé, dont le parti compose avec une forte fronde eurosceptique. Dimanche, le "vote de conviction" ce sera avec les candidats UDI-MODEM Les Européens : la seule offre européenne réellement assumée et ambitieuse.
Rodolphe Geisler
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